Visite rituelle au salon de l'Agriculture, 54 ème édition.

Depuis que je suis toute petite, j'aime à venir prendre le pouls de cette profession si malmenée ces dernières années et qui se bat pour exister, malgré la conjoncture, les normes étouffantes, la dureté des marchés internationaux. Pour Claude, c'est toute une partie de sa vie professionnelle qui se rappelle à lui.

L'ambiance bon-enfant, la présence de familles, de groupes d'enfants agglutinés autour d'animateurs pleins de fougue, les senteurs, la paille jonchant les allées ... tout y est cette année encore. On sent une ferveur, l'espoir dans des solutions innovantes chez les jeunes toujours plus diplômés, qui veulent poursuivre l'aventure, restent attachés au terroir.

On voit encore plus de bovins que les années précédentes. Des bêtes emblématiques, magnifiques, peignées, nettoyées, bichonnées avec amour. Et dans les rings, des présentations qui font penser à des cérémonies de sélection de reines de beauté. Magnifiques cornes en forme de lyre des Salers, toison bouclée des Limousines, couleur rose et noir des truies du pays basque, sublimes cornes enroulées des béliers, charme de cette jument dont on nous a invité à goûter le lait ...

Et puis, quand on passe dans le hall 3, la munificence des productions agro-alimentaires des provinces françaises. Bien évidemment, nous avons sillonné la région Nouvelle Aquitaine, avec un arrêt au stand Roucadil, dont l'usine de fabrication de pruneaux fourrés  est à Montayral, et comme chaque fois, nous nous sommes régalés d'une saucisse grillée accompagnée d'un aligot. Il convenait de s'y présenter avant midi, car un quart d'heure plus tard, il se formait une queue fantastique !

Le salon, c'est tout de même une mécanique bien huilée. Chapeau aux organisateurs. A 10 000 € la location d'un espace de 25 m², il faut que l'investissement soit rentable. L'année dernière, on a compté 610 000 visiteurs, 4000 animaux participent.

On remarque cette année certaines présences très visibles, comme les deux stands Lidl où on distribue un grand sac de courses destiné à ramener le "marché" des produits achetés dans l'espace des provinces de France ...

Nous nous y retrouvons chaque année avec toujours cette même sensation de foule représentative d'une France bien éloignée de celle que nous cotoyons dans le 6ème arrondissement : la vraie France, celle qui vient se ressourcer dans la ruralité dont chaque famille de parisien est issue, à quelques générations près, qui apprécie l'esssentielle fonction nourricière de la profession agricole, sa responsabilité dans le maintien de la beauté des paysages qui fait tout le charme de notre pays, l'inventivité et le professionnalisme des transformateurs qui produisent nos vins, nos fromages, nos charcuteries ...

Hum ! J'en salive encore.

Porte de Versailles, jusqu'au 5 mars, 14€