Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne

Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
Voir le profil de Bigmammy sur le portail Canalblog

Newsletter
Archives
Derniers commentaires
31 décembre 2017

Le portrait interdit, film de Charles de Meaux

 

Poupaud et Montalembert

 

Fa Bingbing

 

 

le portrait

 

affiche

A Pékin au milieu du XVIIIème siècle, les Jésuites sont présents à la cour de l’empereur de Chine, accueillis depuis de nombreuses années comme savants et lettrés, avec pour eux le secret espoir – jamais réalisé - de gagner l’empereur à leur croyance … Le père franc-comtois Jean-Denis Attiret y est reconnu comme l’un des peintres officiels de la cour.

Pour satisfaire une demande de l’impératrice Ulanara, folle amoureuse de l’empereur mais qui le sent s’éloigner d’elle, un portrait « à l’occidentale » lui est commandé. Naturellement, entre le peintre et son modèle, une passion va éclore, toute entière portée par leurs regards : ceux du peintre vers cette somptueuse femme de plus en plus isolée, qui désire aussi exister par elle-même auprès de l’empereur – le fameux Kien Long – et ceux de la jeune femme vers l’artiste ébranlé dans ses convictions intimes.

A partir d’éléments historiques : la présence et le succès de ce peintre à la cour impériale, l’existence de ce portrait exposé au musée de Dole … le réalisateur Charles de Meaux, qui a vécu et déjà tourné plusieurs films en Chine, nous raconte un drame à l’issue prévisible, mais tout en douceur, en silences, en regards, en larmes. L’actrice principale – Fan Bingbing – une grande vedette en Chine qui me fait naturellement penser à Gong Li – est sublime. Melvil Poupaud est à la hauteur de ce rôle où la finesse et la sensibilité le font cheminer sur une corde raide d’où il risque de tomber à tout instant.

Les décors sont tout à fait conformes à la réalité de cette époque florissante de la Chine - car je me souviens très précisément de notre visite de 1999 de la Cité interdite – ce quadrilatère immense peuplé de suivantes et d’une armée d’eunuques et plongé dans le silence pour respecter la réflexion de l’empereur Dieu vivant et fils du ciel.

Le rythme particulièrement lent du film est envoûtant. Quel destin que celui de cette ancienne concubine devenue impératrice puisqu’elle a donné un fils, mais qui redoute le souvenir de l’impératrice précédente dont Kien Long admire le portrait, déjà réalisé par un autre jésuite, Castiglione, incarné avec malice par Thibault de Montalembert !

En revanche, l’empereur n’appréciera pas du tout le portrait « à l’occidentale » de frère Attiret. De même que la pendule offerte par le roi de France ne fonctionne pas puisqu’elle ne donne que l’heure de l’Occident, l’influence des arts et des sciences venues d’ailleurs ne vont pas « mordre » de sitôt sur les certitudes immuables de l’Empire du Milieu.

Commentaires
Pages
Visiteurs
Hier 711
Depuis la création 7 287 195