Savoir se passer de certaines choses ...
Vieillir est un art de chaque jour. Un principe que je m’efforce de suivre : aller à l’essentiel et se détourner de l’accessoire … Mais les habitudes sont tenaces. Pourtant, il est une foule de choses dont on peut aisément se passer. Facile, me direz-vous, quand on dépasse 70 ans et qu’on n’est plus obligée de s’imposer dans une assemblée de pairs ou se distinguer face à une hiérarchie qui regardera toujours – hélas – votre apparence autant que la qualité de votre discours.
Savoir résister aux diktats de la mode et aux sollicitations du marketing. Nous dépensons machinalement beaucoup d’argent à des trucs qui ne servent à rien ou même qui nous nuisent. On s’aperçoit par exemple que les sels d’aluminium sensés boucher les pores de nos aisselles sont nocifs, que des perturbateurs endocriniens sont partout dans nos produits de beauté ….
Depuis de nombreuses années, je me suis éloignée de certains produits et j’en suis fort aise – et mon porte-monnaie aussi. Cela a commencé le jour où je me suis désabonnée de Canal+. Avec de terribles difficultés administratives il faut bien l’avouer. Mais les films proposés, je les avais déjà vus lors de leur sortie en salle et nous ne sommes pas intéressés par le sport. Depuis lors, je continue à regarder ce que propose leurs programmes et je n’ai jamais regretté. Vais-je replonger avec Netflix, moi qui suis fan de séries ? C’est à voir.
Autre domaine où la publicité nous fait absorber n’importe quoi. J’ai parlé des déodorants. Mais c’est surtout dans le domaine des produits de beauté qu’il convient d’être vigilant : fond de teint, démaquillants, crèmes anti-âge, crèmes solaires, dépilateurs, vernis à ongles plus ou moins permanent, teintures capillaires … etc, et que l’économie peut être significative. Les cheveux blancs n’ont jamais enlaidi personne, nous les trouvons fort élégants chez les hommes, pourquoi ne trouveraient-ils pas attendrissants quelques fils d’argent dans une chevelure féminine, comme un éclair bien plus seyant que ce casque uniforme ou pire, ces mèches multicolores ? Quand on pense à tout le temps qu’il faut consacrer à la pose et à l’entretien d’une telle parure, et surtout à son coût !
Dans le domaine de la maison, c’est tout comme : j’ai renoncé depuis longtemps aux adoucisseurs qui vous colmatent une machine à laver plus vite que n’importe quel anticalcaire. En revanche, j’ai adopté les lessives en doses car elles permettent de ne pas inonder l’environnement de produits toxiques. Les lingettes nettoyantes ? Regardez leur prix et pensez à la pollution. Les bouteilles d’eau minérale ? Je viens d’acheter une machine à faire des bulles …
Pour certains médicaments, il faut aussi se désintoxiquer. Pendant des dix dernières années, j’ai cru dur comme fer que je ne pouvais pas m’endormir sans une petite pilule. C’était devenu une addiction. Et puis un jour, la molécule à laquelle j’étais accro n’a plus été distribuée – même sur ordonnance - qu’avec de sérieuses restrictions. Je me suis rabattue sur des préparations à base de mélatonine : je les ai toutes testées, certaines plus efficaces que d’autres, certaines vraiment très chères. Et puis j’ai tout abandonné et oh, surprise : je me suis endormie normalement, sans faire de cauchemars. Certes, en vieillissant, on dort moins longtemps la nuit, mais on fait des micro-siestes le jour !
La vie est courte, il est important de ne pas se laisser polluer par des trucs inutiles et grignoter un pouvoir d’achat de retraité déjà menacé par des dépenses qu’on peut éviter. En revanche, je ne lésine jamais sur l’achat d’un livre, l’entrée à une exposition – nous sommes abonnés à l’année à plusieurs musées – ni à une nuitée dans un hôtel confortable, et, de temps en temps, je craque sur un nouveau sac (tous les deux ans en moyenne, ensuite, je les recycle en les donnant), un doux pull-over ou une belle parure de draps. C’est mon choix !