Bon anniversaire à notre Vème République !
La Constitution de 1958 a deux qualités : "la longévité et l'adaptabilité". "Ce mélange a permis de résister à beaucoup de crises", comme la guerre d'Algérie, Mai 1968 et les cohabitations.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Laurent Fabius, Président du Conseil Constitutionnel et ancien Premier ministre socialiste. Cette république à laquelle, nous dit-on, 49% des Français ne font plus confiance, célèbre aujourd’hui son 60ème anniversaire et je souhaite témoigner aujourd'hui avec ferveur de tous les bienfaits qu’elle nous a apportés.
Car je me souviens très distinctement – privilège du grand âge - des crises ministérielles à répétitions des dernières années de la Quatrième, de l’immobilisme des gouvernements aussitôt formés que renvoyés par la Chambre des députés, péniblement constitués après force négociations entre les partis politiques, certains composés d'assemblages de carpes et de lapins, autant de groupuscules qui jouaient les « charnières » en plaçant leurs hommes dans toutes les combinaisons, l’impossibilité de trouver un groupe majoritaire à cause du scrutin proportionnel … Je me souviens en particulier de la laborieuse élection du président René Coty au 13ème tour de scrutin …
La Constitution de 1958, sortie toute armée de la vision du Général de Gaulle, et malgré les coups de canif successifs qu’on lui à fait subir comme l’erreur (selon moi) du quinquennat, nous protège (avec l'Euro !), grâce au scrutin majoritaire, elle offre des pouvoirs étendus au Président appuyé d'une majorité de gouvernement permettant l’application d’un programme clairement présenté aux électeurs. Mais apparemment la nostalgie des tambouilles parlementaires perdure chez certains ...
Que tous ceux qui aujourd’hui parlent à tort et à travers de crise institutionnelle se reportent au texte de notre Loi fondamentale et aux événements que nous avons traversés depuis 60 ans.
Mais c’est bien trop demander que souhaiter que les commentateurs fassent l’effort de revenir aux textes. En 1958, la France était au bord de la guerre civile et ces événements gravissimes ont décidé de mon engagement citoyen et de ma décision d’étudier l’Histoire et quelques années plus tard, la science politique.
Des ministres importants qui démissionnent parce qu'il ne sont pas d'accord avec la ligne du Président ? Que dire de la démission de Jean-Pierre Chevènement, Ministre de la Défense, de celle de Jacques Chirac, Premier ministre de Giscard ?
Autant je pardonne volontiers leur ignorance à ceux et celles qui n’ont pas eu l’opportunité d’étudier le fonctionnement de nos institutions, autant je fulmine à entendre de la part de journalistes et commentateurs des contre-vérités et des exagérations.
Je souhaite encore de très nombreux anniversaires à notre République !