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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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1 mars 2019

Le dernier déni, essai par Philippe Abastado

 

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Vous ne verrez pas souvent le Docteur Philippe Abastado sur les plateaux de télévision : il doit passer plus de temps auprès de ses malades et pourtant, il trouve aussi le moyen d’écrire à la fois pour le grand public – Les maladies cardiovasculaires pour les nuls aux éditions First – ou pour les amateurs d’art – Naissance de l’humain en peinture.

Et récemment ce livre de philosophie de la souffrance et de la maladie. Un essai très dense  d’épistémologie appliquée*. A prescrire avant tout aux professionnels de la médecine, comme à tous ceux qui côtoient les malades, les observent – ils devraient, en tous cas – les écoutent, les soignent, les aident  …

Philippe Abastado – cardiologue – le dit lui-même : le moteur de sa réflexion est son étonnement devant le déni dont est victime la maladie. Notre culture est en effet forgée par les bien-portants qui ignorent la rupture qualitative que produit le fait de tomber malade …

Le patient refuse d’admettre qu’il est malade, discute les traitements, les diffère, prétend en savoir autant que son médecin. La maladie survient de manière injuste, le malade n'en est pas toujours responsable, pas plus que Dieu ...

L’oubli des souffrances causées par les grandes pathologies et épidémies de jadis conduit aujourd'hui à l’irrationnelle remise en cause des vaccins, à la critique de progrès thérapeutiques avérés – comme la prescription des statines après un accident cardiaque – comme au développement de nouvelles formes de soins plus naturelles, issues d’un marketing convainquant.

Philippe Abastado lance un cri d’alerte contre tous les charlatans et gourous adeptes de méthodes douces souvent dites ancestrales, et aussi contre les normes étatiques rigides mais toujours en retard dans une science en évolution constante. Il analyse l’évolution de l’attitude des médecins vis-à-vis de la maladie, de la douleur … comme les bénéfices secondaires de la condition de malade (il fallait oser !).

Les philosophes sont mis à contribution : Georges Canguilhem (1904–1955), Emmanuel Lévinas (1906-1995), Michel Foucault (1926-1984), Nietzsche (1844-1900)... entre autres. L’ouvrage est dense mais cependant lisible par le non-initié malgré sa complexité, même si je ne suis pas certaine d’avoir tout suivi.

Car lorsque le vieillissement naturel de l’homme fait que ses pathologies deviennent chroniques, il faut bien se rendre compte que la fin est inéluctable, logique, légitime ( ?)… et que l’assistance d’un médecin empathique juste ce qu’il faut, finement observateur, éclairé et compétent est bien précieuse …

 

 *  branche de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique, les formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, afin de déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective » (source : Wikipédia).

 

Le dernier déni, Craignons-nous plus la maladie que la mort ? – essai par Philippe Abastado, édité chez Albin Michel, 238p., 18€

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