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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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21 août 2019

La Révolution anglaise, par Bernard Cottret

 

Oliver Cromwell

Revolution anglaise

Charles 1er

J’avoue ma profonde ignorance de l’histoire des îles britanniques, n’ayant pas étudié dans ma jeunesse la langue de Shakespeare.

Ce livre m’a opportunément ouvert les yeux. Non seulement sur le processus d’union des trois composantes – Ecosse, Irlande et Angleterre – qui sont trois royaumes distincts avec leur propre parlement mais sous un roi unique : Jacques Stuart, puis son successeur Charles 1er en ce début du 17ème siècle, mais surtout sur les querelles religieuses qui suivent la Réforme initiée par Henri VIII.

L’ouvrage est celui d’un universitaire, naturellement foisonnant – peut être un peu trop – en citations. Son sous-titre : « une rébellion britannique, 1603 – 1660 » déroule les événements tragiques de cette période de troubles, essentiellement religieux puis devenus politiques, qui vit le soulèvement du Parlement contre la volonté de gouverner de façon absolue d’un roi autoritaire et maladroit, qui prétend régner sans le parlement tout en lui demandant de lever des impôts, se heurtant en particulier à la chambre des communes.

La zizanie s’introduit en Angleterre à la suite de la révolte des protestants écossais, adeptes du Convenant, puis de l’insurrection des catholiques d’Irlande. La haine est aussi forte contre les papistes que contre les puritains. Convenanters et papistes brisent le fragile équilibre des îles britanniques en 1641. On suspecte le roi, qui a épousé Henriette-Marie, la fille d’Henri IV et sœur de Louis XIII, de favoriser les catholiques. On accuse le roi d’envenimer la situation. La « Grande Remontrance » dénonce l’accroissement du papisme, principal responsable du conflit avec l’Ecosse et l’Irlande.

Le Parlement revendique le contrôle de la haute fonction publique, la répression contre les prêtres catholiques, la réformation de l’église anglicane, la nomination des commandants militaires. Désormais, les partisans du parlement sont les « Têtes rondes », opposés aux « Cavaliers », royalistes. D’affrontements théologiques devenant politiques, le parlement se dote d’une véritable armée de citoyens, commandée par Oliver Cromwell, vaillant militaire qui va faire triompher partout la cause parlementaire et réunifier les trois royaumes.

Fait prisonnier par les Ecossais, Charles 1er est livré aux Anglais. Jugé, il est décapité le 30 janvier 1649. La Grande Bretagne va connaître un interrègne pendant lequel Oliver Cromwell exerce une dictature de fait mais refuse de se faire élire roi. Il ne dirige cependant qu’avec une seule chambre (le Rump Parliament), purgée des éléments qui pourraient lui être hostile. Cromwell, Lord Protecteur de la République, s’appuie sur l’armée. Le pays est pendant quelques mois quasiment placé sous le régime de la loi martiale. On comprend ainsi pourquoi, en temps de paix comme en temps de guerre, l’idée d’une armée permanente est insupportable aux Anglais …

La République de Cromwell cessera après les quelques mois de règne de son fils et successeur Richard, totalement incapable, coincé entre parlement et armée. Charles II sera rétabli dans ses droits quelques mois après la mort d’Oliver Cromwell. Sa restauration accoucha d'une société divisée su le plan religieux. L'Eglise d'Angleterre ne parvînt pas à accueillir en son sein tous ses fils dispersés.

Une révolution, c’est littéralement un retour au point de départ. Une période de violences, de controverses théologiques, d’agitation politique sur les thèmes de la légitimité du pouvoir et de l’intolérance religieuse qui n’a rien à envier à nos propres guerres de religions, sans oublier le contexte géopolitique de l’époque où trois grandes puissances s’affrontent – L’Espagne, la France et l’Angleterre – sur terre – c’est la terrible guerre de Trente ans – et dans les colonies.

Après cette lecture, je comprends nettement mieux, entre autres, les sentiments hyper religieux des Américains descendants des puritains, et les atermoiements britanniques autour du Brexit.

 

La Révolution anglaise (1603 – 1660), Une rébellion britannique, par Bernard Cottret, publié chez Perrin dans la collection tempus, 735 p, dont de nombreuses annexes – 12€

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