Chaque année, je découvre dans ma bibliothèque de nouveaux livres apportés par mes enfants. Je sais qui a lu ce livre-là et qui en corne les pages … C’est comme ça que j’ai découvert l’œuvre de Michael Connelly ….

Voici un thriller en pleine actualité, dans lequel l’auteur, un homme, parvient à s’immiscer dans la psychologie d’une femme de façon fantastique … Julia est belle et jeune encore. Elle vit à Londres avec son mari Hugh, chirurgien cardiaque, et leur fils Connor – 14 ans – et visiblement n’a pas de problèmes d’argent. Elle est photographe, avec un certain talent … Tout pour une vie bourgeoise sauf que …

Elle a aussi un passé mouvementé. Quand elle a perdu sa mère, à 11 ans, elle a dû pratiquement élever sa petite sœur Kate. Et puis à 18 ans, elle est partie à Berlin, vivre avec un artiste, Markus, une vie de bohème dans les squats de Kreuzberg. Markus est mort d’une overdose, elle est revenue complètement destroy, c’est son mari qui l’a sauvée, elle a vaincu ses addictions : drogue, alcool … C’était il y a longtemps. Ensemble, ils ont recueilli puis adopté Connor, que Kate, sa mère ne pouvait pas prendre en charge.

On lui apprend soudain que Kate, qui lui reproche de lui avoir « pris » Connor, vient d’être retrouvée assassinée à Paris. Julia va se précipiter dans une enquête et remonter tous les fils des relations sur internet de sœur. Et elle va tomber peu à peu dans un piège diabolique.

Même si la chute est abrupte, même si dès le début, j’ai subodoré que le coupable ne pouvait être qu’une personne a priori insoupçonnable, je reconnais que la construction de l’intrigue est haletante. C’est une histoire de féminicide, d’emprise, de violence subie, acceptée, excusée, de perversion narcissique, de mensonges, d’autosuggestion, de vulnérabilité … Un roman à mettre entre toutes les mains d’adolescents qui étalent leur vie sur Facebook et autres réseaux sociaux …

Certes, Julia a déjà bénéficié d’une seconde chance avec son mariage heureux avec le mari qu’elle aime sincèrement, mais en vouloir plus au point d’en perdre sa raison de vivre, c’était sans doute un peu trop ! Bref, un pavé jonché de clichés, mais qui se lit vite ...

Une autre vie (Second Life), thriller de S.J. Watson, traduit de l’anglais par Sophie Aslanides, édité chez Sonatine, 445 p., 21€