Restons chez nous, et optimistes ...
Il y a deux façons de considérer le confinement : regretter amèrement tout ce qui n’est plus possible et les quotidiennes entraves à notre liberté, ou regarder plus loin et penser aux opportunités qu’il nous donne pour améliorer notre avenir …
Car nous vivons des épisodes absolument inédits : il suffit de sortir pour s’en rendre compte : les rues vides, le silence, le chant des oiseaux …
Je suis étonnée de la discipline respectée par mes concitoyens. Les queues s’allongent devant les commerçants ouverts (on a de la chance que le soleil brille), respectant la distanciation sociale, personne ne proteste (la plupart consulte son téléphone portable). Il faut dire que les rayons des superettes sont garnis régulièrement. Pas de risque de pénurie de pâtes ou de papier toilette. La Poste fonctionne de façon moins régulière, mais tant qu’elle m’apporte mon programme télé chaque semaine, je ne panique pas. Seule ma commande de dosettes de café m’inquiète … Nous passerons au thé le moment venu.
En attendant que la vague de malades graves s’étale, il est patent que bien des habitudes vont changer. Et pas toujours en mal, tant il est vrai que notre pays, toujours pétri de certitudes et de centralisation depuis Colbert, est toujours convaincu de disposer du meilleur système administratif. C'est dans les périodes de guerre ou de crise sanitaire qu'on apprécie comment fonctionne - ou pas - l'Etat. Pour l'instant, il tient, mais il va y avoir des remises en questions.
Avec cette crise dramatique, nous avons découvert bien des vérités jusqu’ici ignorées. En particulier l’explosion des usines à gaz administratives. Demain, à l’hôpital, j’imagine que les médecins vont reprendre la main. On vient de voir comment ils ont, en un temps record et malgré le manque d’équipements et de personnel, réorganisé le parcours des grands malades. On a vu aussi que nombre de patients qui jadis affluaient aux urgences pour un oui ou un non se sont tout à coup évaporés. La coopération entre médecine de ville et hôpital devra être totalement réinventée.
On a vu aussi comment, la nécessité a mis la plus grande partie des travailleurs tertiaires au télétravail. Ils avaient déjà rôdé le système grâce aux grèves de transports publics.
Le télétravail, grâce au haut débit (mais il va falloir éradiquer les zônes blanches qui subsistent) , c’est une bénédiction : une excellente productivité (moins de stress et de bavardages entre collègues, de réunions inutiles …), moins d’engorgement dans les transports et de fatigue, de bouchons aux abords des villes, moins d’accidents de la route, de pollution, meilleure insertion des handicapés, réduction de l’absentéisme, des frais généraux, assouplissement du temps de travail, augmentation de l’autonomie, développement de l’économie en milieu rural, moins de dépense de gasoil . J’en passe.
Idem pour le travail scolaire à distance, avec toutefois une grosse réserve : avoir sous la main des parents capables de soutenir les plus faibles. C’est le plus gros bémol.
En revanche, je suis totalement favorable à l’obtention du bac par contrôle continu. Les professeurs sont les plus en capacité d’apprécier si tel ou tel de leurs élèves sont aptes à poursuivre des études supérieures. Je leur fais totalement confiance. Des jurys devront assurer une équité entre tous les établissements et leur façon de noter.
Nous devrons relocaliser certaines productions stratégiques, reconquérir, au niveau européen a minima notre indépendance dans certaines productions indispensables. Des pandémies comme celle que nous subissons aujourd’hui, nous en subirons d’autres. Il faudra reconstituer nos stocks de médicaments, de tests et de matériel de protection. Et prendre conscience que certaines fragilités peuvent devenir dramatiques. En France, 17% des adultes sont en surpoids. C’est un facteur aggravant face au coronavirus. Il faut que les jeunes s’en rendent compte et s’autorégulent.
Chacun de nous a le pouvoir de changer les choses : en restant confinés, en renonçant à nos vacances : aujourd’hui, normalement, nous étions dans le train pour rejoindre le Lot-et-Garonne …
Pas d'illusions non plus : la facture collective va être salée. Nous serons sollicités, c'est normal. En attendant que nous sortions le plus vite possible de ce cauchemar … Portez-vous bien !