C'est décidé, je ne donne plus les années de naissance de mes filles ...

Mais cela ne m'empêche pas de me souvenir de façon très précise de chacun des jours merveilleux de leur venue au monde.

Victoire est la seule de mes filles qui soit née à Paris, à la Pitié-Salpétrière ... Nous nous étions à nouveau installés à Paris après cinq années de pérégrinations en province.

Je n'ose imaginer l'ambiance qui règne en ce moment dans cet immense hôpital, en particulier dans les salles d'accouchement. Car en dehors du coronavirus, la vie reprend ses droits et ça, c'est une intervention qu'on ne peut reprogrammer ...

C'était déjà les vacances de Pâques ... et j'étais bien fatiguée de cette troisième grossesse. Mes deux grandes (6 ans et 3 ans) étaient parties avec leur Nounou chez leurs grands-parents. J'ai beaucoup insisté auprès de l'équipe médicale pour qu'on me garde après une première alerte et qu'on accélère les choses.

J'avais choisi cet hôpital car c'était le premier à Paris à pratiquer de façon systèmatique l'anesthésie péridurale. Tout le personnel soignant s'activait avec efficacité et, à ma grande surprise, dans le plus grand calme.

Pas de cris, pas de cavalcades, pratiquement pas de douleurs. Un cadre très différent de mes précédentes expériences. Et puis je savais qu'il nous viendrait une troisième fille, nous en étions ravis. Quelle équipe elles forment aujourd'hui ! Je ne trouve qu'un seul qualificatif : redoutables !

Bref, pour moi, le 10 avril est une date qui compte. Et, bien entendu, l'impossibilité de serrer dans mes bras notre Victoire nous pèse. Mais que ce soit par téléphone comme par télépathie, je le proclame : 

Joyeux anniversaire Victoire.

Et en plus : Joyeuses Pâques !