Quelle fierté pour les femmes !

Deux prix Nobel décernés en deux ans pour deux françaises : Esther Duflo en 2019, dans la discipline de l’économie et Emmanuelle Charpentier (en haut à droite) cette année en chimie, la discipline de Marie Curie, sans oublier Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008.

Qui prétendra que la France n’est pas capable de former des élites exportables ? Malheureusement pour nous, la France n’est pas en mesure de leur donner les moyens de poursuivre leurs recherches, ni de créer des entreprises pour développer leurs découvertes. Esther Duflo s’est installée aux Etats-Unis et a acquis la nationalité américaine en 2012, elle est professeur au MIT, et Emmanuelle Charpentier dirige le Centre de recherche Max Plank (l’équivalent de notre Institut Pasteur) pour la science des pathogènes à Berlin. Elle aussi co-fondé la société CRISPR Therapeutics pour mettre en application de ses découvertes, ce qui n’est pas possible à un chercheur français.

Avec sa co-récipiendaire du prix Nobel Jennifer Doudna, Emmanuelle Charpentier a mis au point un outil de modification du génome (« un outil pour réécrire le code de la vie ») qui permet d’éliminer ou ajouter des fractions de matériel génétique avec une extrême précision. Une sorte de « ciseaux moléculaires » permettant de corriger des maladies génétiques humaines ou de modifier des espèces végétales. Avec des applications riches de promesses pour la guérison de maladies génétiques ou d’anomalies chromosomiques jusqu’ici sans solution.

Soyons donc fier(e)s d’avoir formé ces chercheuses exceptionnelles reconnues par leurs pairs au niveau le plus élevé.

Et encourageons les jeunes filles à se lancer dans l’étude des sciences, où elles prouvent chaque jour leur valeur à l’égal de leurs confrères masculins … ou en mieux. Et secouons notre immobilisme administratif séculaire qui ne permet pas de rémunérer ces grandes intelligences à leur juste valeur.

P.S. : et un grand ouf ! de soulagement de savoir ce matin Sophie Pétronin enfin libérée après quatre ans de privation de liberté ... est-ce que cela ne vaut pas aussi un prix Nobel ?