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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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27 janvier 2021

Successions et querelles dynastiques : autant de sources de conflits

On en apprend tous les jours …

 

iaroslav-le-sage

Plus je lis des livres d'histoire, plus je note que les conflits qui ont déchiré le monde ont souvent les mêmes origines. Les conflits de religion – et nous sommes en plein dedans – et les querelles de succession. En Europe, les deux motifs se sont combinés pendant des années, provoquant des luttes de pouvoir dévastatrices.

Dans le domaine des pratiques successorales, je connaissais la dévolution par primogéniture, ou le système électif – comme pour les premiers rois de France, mais qui prenaient le soin de faire désigner leur fils aîné comme successeur avant leur décès – puis la fameuse loi salique qui écartait les filles de la possibilité de régner, ou l’élection du souverain parmi les grands seigneurs – comme en Pologne ou au sommet de l'Empire romain germanique.

En fait, les procédures de succession au trône ont pour caractéristique de considérer le royaume comme un bien patrimonial, une caractéristique des anciens régimes. Une pratique qui a perduré en Europe jusqu’au Congrès de Vienne et même dans le cadre du Traité de Versailles : on attribue les pays à tel ou tel souverain, en compensation d’un renoncement à un autre territoire, sans se préoccuper du consentement des peuples. Entre 1803 et 1808 par exemple, 60% de la population allemande a changé de souverain.

En me plongeant dans l’histoire de la Russie médiévale, la Ru's, j’ai découvert le système particulièrement complexe de la rotation :

Le rota ou système de lestvitsa, du mot slavon pour « échelle » ou « escalier », était un régime de succession pratiqué dans la Rus' kiévienne puis au début du Grand - Duché de Moscou. Le trône de Grand Prince passait ainsi non pas linéairement de père en fils, mais latéralement de frère en frère, puis au fils aîné du frère le plus âgé qui avait occupé le trône.

Ce système a été rationalisé par Yaroslav le Sage (978 – 1043)*, qui a attribué à chacun de ses fils une principauté dont l'importance relative est basée sur l'ancienneté. À la mort du Grand Prince, le prince le plus âgé prend sa succession et tous les autres « déménagent » pour prendre le pouvoir à leur tour dans la principauté supérieure la plus proche de l'échelle. Seuls les princes dont les pères avaient occupé le trône sont éligibles dans la rota.

Naturellement, cette procédure favorise grandement les multiples fraticides, histoire de gagner quelques échelons, d’autant plus que même après avoir embrassé la religion orthodoxe, les pratiques de polygamie sont monnaie courante …  

Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ? Et après tout, c’est le meilleur – le plus cruel, le plus malin – qui gagne.

* Sa fille, Anne de Kiev, a épousé Henri Ier, Roi des Francs et mit au monde le roi Philippe 1er ...

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