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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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16 juillet 2021

Littérature guerrière # 1 : 08/15 par Hans Helmut Kirst

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Il faudra sans doute qu’un jour je me fasse analyser pour comprendre pourquoi je suis aussi avide de lectures portant sur les deux guerres mondiales ? Qui s'en soucie encore de nos jours ?

Essais, biographies, récits, romans aussi bien étrangers que français, tout me passionne. Bien évidemment, c’est une façon de me souvenir de mon père et des combats qu’il a traversés. Ou peut-être l’ambiance internationale devenant de plus en plus anxiogène … Un troisième élément : les tas de livres qui dorment dans mes bibliothèques et qui ne demandent qu’à être lus.

En voici deux, écrits l’un par un auteur allemand en 1955, l’autre par un témoin français de la défaite de juin 1940 malgré l'héroïque résistance des Cadets de Saumur.

08/15, la révolte du caporal Asch, roman d'Hans Helmut Kirst

Machinengewehr MG 08/15 : c’est le matricule de la première mitrailleuse de type uniforme dont a été dotée toute l’armée allemande.

Hans Helmut Kirst (1914 – 1989) a intitulé ainsi une trilogie largement inspirée de sa vie dans l’armée allemande, juste avant, pendant et après la guerre. Ce livre en constitue le premier épisode.

Une chronique douce-amère de la vie de caserne à la veille du second conflit mondial. Cela se passe en 1939, dans une ville de garnison située en Prusse, mais cela se passerait de la même façon dans une caserne française. Des troufions, des sous-offs, des juteux abominables, des officiers qui ne veulent pas faire de vagues … avec en plus, chez certains, la fougue de l'admiration sans borne envers le Führer.

Mais surtout des conduites visant à briser les esprits et les corps : abaissement, humiliation, harcèlement des plus faibles, absurdité, épuisement en corvées absurdes, vexation, alcoolisme, panurgisme …

Tout est là. Mais un homme va verser du sable sur ces rouages venus des temps anciens de l’armée du roi de Prusse : Herbert Asch, caporal, bon soldat mais raisonneur, observateur, provocateur. Il a décidé, quoi qu’il lui en coûte, de se « payer » l’adjudant-chef Stoultz, le Juteux madré, bouffi d’orgueil et cocu de surcroît.

Hans Helmut Kirst est entré dans la Reichswehr en 1933 après ses études dans une école supérieure de commerce. Sous-lieutenant puis lieutenant pendant la guerre, il fut dénoncé comme nazi après la défaîte par Frantz-Joseph Strauss qui le poursuit de sa haine. Il sera lavé de tous soupçon mais Strauss le fera interdire de publication pendant deux ans. Cela n’empêchera pas son succès dès 1954 notamment avec ce livre qui figurait en bonne place dans la bibliothèque paternelle.

Ce livre m’a remise dans l’ambiance de la jeunesse de mon père. C’est une lecture pleine d’humour, d’auto-dérision et de tendresse pour ces pauvres types dont une mainmise de fer entendait faire des machines à tuer sans réfléchir et sans remords – et qui y est hélas assez bien parvenue. Une tranche d’histoire, bien oubliée aujourd’hui.

 (à suivre)

08/15, la révolte du caporal Asch, - Nul Acht Fünfzehn - roman par Hans Helmut Kirst, traduit de l’allemand par E. Bestaux, publié chez Robert Laffont en 1955 et aux éditions de poche J’ai lu (Flammarion)

Commentaires
K
Transmettre, oh que oui, et comment donc !! Ce qui n'empêchera jamais que ces atrocités existent bien aujourd'hui et existeront toujours. Perversité, manipulation, jalousie, humiliation, égo.... nous n'en sommes pas sortis.<br /> <br /> Je sais aussi que mon père, tout jeune à l'après guerre, a souffert de voir ses parents souffrir. Je l'ai vu pleurer. Insoutenable. Et moi, maintenant qu'il n'est plus là, je ne supporte pas voir ou sentir (imaginer, aussi certainement) la souffrance d'un jeune garçon. Il faudra moi aussi, que je songe à m'allonger sur le divan.
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G
Bonjour à vous<br /> <br /> Je suis comme vous, je suis très intéressée par tout se qui touche aux deux guerres mondiales. Il ne faut pas oublier et transmettre pour que ces atrocités ne se reproduisent plus. Bonne journée à vous<br /> <br /> Cordialement. Ghilaine
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