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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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23 février 2022

Le voleur d'estampes, manga de Camille Moulin-Dupré - tomes 1 et 2

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Du petit port à la colline aux Palais, en ville et dans les échoppes du marchand de jouets, de la gargote, du fleuriste et du forgeron, chacun commente des exploits du Voleur.

Prenant la forme d’un tengu, mi-homme, mi-corbeau, héros rebelle pour les uns, source de tous les maux pour les autres, il est sur toutes les lèvres. Il a eu l’audace de cambrioler le gouverneur, a ridiculisé le jeune colonel, déjà fiancé à sa fille et avec lui, toute la garnison.

 

à la manière d'Hiroshige

Le Bouddhisme a considéré pendant longtemps que les tengu étaient des démons perturbateurs annonciateurs de guerres. Dans l'art, les tengu apparaissent sous un grand nombre de formes, mais elles se situent habituellement quelque part entre un grand oiseau monstrueux et un être entièrement anthropomorphe.

 

Camille Moulin-Dupré

Les plus anciennes représentations de tengu les montrent semblables à des rapaces qui peuvent prendre forme humaine souvent avec des ailes, une tête d'oiseau ou un bec.

Ce diptyque est un manga créé par un français, avec les codes de l’estampe japonaise classique. J’y ai retrouvé deux principales références littéraires : le roman de Georges Darrien « Le voleur » et le film que Louis Malle en a tiré avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle-titre, et La Bataille, roman de Claude Farrère qui met en scène des officiers de la marine japonaise. Et naturellement l’esthétique classique des estampes d’Hiroshige, mon graveur préféré.

Une histoire en deux épisodes : L’envol du tengu, Le temple des songes.

 

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Un scénario marqué par l’esthétique du jeu video mais très psychologique, avec pour trame la désespérance de deux jeunes héros : la fille du gouverneur qui refuse d’être traitée en marchandise et se réfugie dans l’opium, le fils du cabaretier qui ne trouve d’intérêt dans sa vie vide qu’en dévalisant les riches potentats.

Le voleur ne profite pas de son butin, l’adrénaline de la nuit et les combats sous les oripeaux du tengu seuls le motivent. Il ne le redistribue pas non plus comme Robin des Bois.

 

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Il vit simplement une histoire d’amour partagée mais sans issue entre une princesse et un plébéien hardi, tous les ingrédients de la tragédie classique.

Visuellement, c’est une belle performance graphique, fantastique et poétique, entièrement en noir et blanc. J’ai relu deux fois les deux volumes. Je suis certaine de découvrir encore de merveilleux détails dans d'ultérieures relectures. Mes personnages préférés : le chien pâle et le chat noir.

 

Le voleur d’estampes, manga de Camille Moulin-Dupré (né en 1981), en 2 volumes édités chez Glénât. 200 p., et 221 p., 13,25€ chaque.

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