17 juillet 2022
Comment j'ai sauvé Tokyo, recueil de nouvelles d'Alain Guilldou
Voici un recueil de nouvelles dont on découvre au fil des pages que les héroïnes ont toutes un lien entre elles.
Il s’agit essentiellement de femmes, pour la plupart d’entre elles, jeunes et célibataires, qui vivent une sexualité sans entrave, et dont la vie est bouleversée, à un moment ou à un autre, directement ou indirectement, par une disparition soudaine, ou même une mort violente.
Une façon inhabituelle d’aborder la civilisation nippone d’aujourd’hui, celles des « working girls » adeptes des sorties entre filles, avec leur manie de se déguiser – surtout en collégiennes – de changer de look voire de personnalité, de se venger des hommes qui les méprisent ou les harcèlent dans le métro. Et, de fait, les hommes ne tiennent pas le beau rôle dans ces petites histoires cruelles.
Un hymne à la sororité et à l’indépendance des femmes japonaises tant qu’elles ne sont pas mariées, qu’elles occupent un emploi rémunérateur et ont le plaisir d’habiter dans la cité tentaculaire de Tokyo. Mais attention, le titre du livre prête à confusion, Tokyo est aussi un prénom féminin …
Car la réalité se fait surprendre par la fiction, au gré du scénario construit par l’écrivain, qui se met lui aussi en scène, en Frenchie d’une cinquantaine d’années, grand voyageur et auteur de nouvelles et de guides touristiques …
J’avoue que n’étant pas très friande du genre fantastique, j’ai toutefois été séduite par le style ciselé et riche d’images originales et humoristiques, sans oublier une foule de clins d’œil autant cinématographiques que littéraires.
On en apprend autant sur la vie à Tokyo que dans bien des guides touristiques qui ne reflètent que rarement le style de vie des gens. On mesure l’immense fossé qui nous sépare de ce monde fascinant qui a su tirer de l’Occident la substantifique moelle qui lui était nécessaire pour se hisser à son niveau sans rien céder à ses traditions.
Un livre qui se lit un peu comme un manga pour adultes ou un anime auquel je ne ferais qu’un reproche : d’après les statistiques officielles, le taux de criminalité du Japon est l’un des plus bas du monde et ici sont évoqués plusieurs meurtres. Mais c’est sans doute un effet de la licence poétique …
Comment j’ai sauvé Tokyo, recueil de nouvelles par Alain Guilldou, aux éditions Hello, 267 p., 19€
Ooooohhhhh je sens que ça va bien m'intéresser ce sujet....
Génial ! Merciiiiiii