« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » avait coutume de dire Henri Queuille …

En ce moment, j’explore la vie politique durant la première partie de la Troisième République … et je m’applique à discerner les coïncidences ou permanences qui marquent les courants d’opinions au cours de l’histoire dans le temps long.

En particulier les convergences entre l’extrême droite (dans la période 1881 - 1898 - monarchistes, nationalistes, boulangistes) et l’extrême gauche, pas si récentes que ça.

C’est évident en ce qui concerne la politique étrangère de la France après la défaite de 1870, et plus précisément l’attitude des députés envers la politique coloniale ou la volonté de revanche, selon leur appartenance.

Au détour d'une telle histoire, j'ai ainsi découvert la carrière de Désiré Barodet (1823 – 1906), créateur d’une arme politique redoutable qui aujourd'hui encore porte son nom.

Républicain et anticlérical, fils d’instituteur, franc-maçon, Désiré Barodet fut maire de Lyon en 1872, député de la Seine l’année suivante, sénateur de 1896 et 1900. Il est l’auteur de la première proposition de loi sur l’instruction publique primaire gratuite, obligatoire et laïque dont s’inspirera Jules Ferry en 1882.

En 1881, il propose le principe de la publication de tous les programmes et engagements électoraux de tous les candidats (les professions de foi). Ce recueil de documents, intitulé le « Barodet » – numérisé depuis 2014 - est accessible par tous les citoyens qui sont donc en mesure de comparer les promesses aux actes de chacun de leurs représentants.

J’ignorais totalement qu’un tel document existe ! Il permet en tous cas aux électeurs et surtout aux historiens d’analyser les options de tous les hommes politiques … et leur évolution.