Des souris et des hommes, roman de John Steinbeck (1937)
C’est un ouvrage que l’on m’avait furieusement conseillé de lire lorsque j’étais au lycée et, naturellement, je ne m’étais pas pliée à cette injonction. J’ai le temps aujourd’hui de lire les classiques de la littérature occidentale, d’autant plus que ce roman est très bref. Je ne le regrette pas.
Je découvre ainsi John Steinbeck (1902 – 1968), Prix Nobel de littérature en 1962, qualifié par le Larousse d’ « excellent romancier régional ».
L’action se déroule en Californie, dans la vallée agricole de la Salinas, au sud de San Francisco. Dès les premières pages, s’enclenche la dramaturgie, l’inéluctable destin de ces deux hommes aussi dissemblables que complémentaires, la force du destin, le « fatum » des antiques.
George et Lennie se connaissent depuis l’enfance. George, petit et malin s’est attaché à Lennie, colosse dénué de raison qui tue sans aucune intention tous les êtres qu’il aime simplement caresser, comme les souris justement. George s’efforce d’éviter à Lennie les ennuis que lui cause sa force herculéenne, mais pas toujours …
Steinbeck décrit des choses vécues, la pauvreté et la solitude de ces journaliers qui parcourent les exploitations agricoles à la recherche d’un boulot nécessairement temporaire, la dureté des conditions de vie au lendemain de la grande crise économique, le cloisonnement étanche des communautés, le rêve inaccessible d’un éden : un petit ranch à soi au milieu d’un monde de barbares.
Roman court, en forme de tragédie en six actes, dont on suit pas à pas l’inexorable dénouement. Il n'est jamais trop tard pour bien lire.
Des souris et des hommes, roman de John Steinbeck – Of Mice and Men – traduit de l’anglais par M-E Coindreau (en 1949), édité chez Gallimard, collection Folio, 190 ou 224 p., selon l'édition.