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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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22 octobre 2011

La somnambule de la Villa aux Loups

Plaisir renouvelé chaque automne : la parution d’un nouvel épisode des nouveaux mystères de Marseille. La livraison 2011 s’intitule « La somnambule de la Villa aux loups ».

villauaxloupsNous sommes au début du mois de juin 1908. La canicule règne sur le quartier résidentiel de La Panouse, où les cabanons ont laissé place à des villas cossues, pas encore occupées par les familles bourgeoises de Marseille qui n'y viendront que pendant les vacances scolaires. Un couple descend d’un fiacre en début d’après-midi, pénètre dans la Villa aux Loups, priant le cocher de les attendre. Une heure s’écoule quand soudain trois détonations déchirent l’espace.

Mais la maison est close de toutes parts, comme dans « Le mystère de la chambre jaune » et, lorsqu’enfin, on parvient à défoncer la porte, on découvre un spectacle affreux : une femme largement dénudée, tuée de deux balles dans la tempe, un jeune homme correctement vêtu, le révolver encore à la main, la mâchoire fracassée …Il respire encore. Très vite, la police va conclure à un double suicide consenti.

Mais cette rapide explication ne convainc pas Raoul Signoret, chroniqueur judiciaire au Petit Provençal. Comme à son habitude, il va se livrer à une enquête parallèle minutieuse sur les raisons qui auraient pu pousser cette femme de trente ans, mère de deux petites filles adorées, à se donner au répétiteur de ses enfants, jeune étudiant en lettres, puis à accepter de se faire donner la mort de sa main et avec lui. Cela ne cadre pas avec les habitudes d’une famille protestante. Et pas plus au tempérament du jeune homme, dont la suite de l’histoire ne nous dit pas s’il en réchappe au pas, ni dans quel état.

Car, comme souvent, tout n’est pas si lisse ni transparent dans la famille de Marguerite Casals, épouse d’un professeur de médecine à l’hôpital de la Conception, justement en salle d’opération au moment du drame. Les domestiques voient de bien curieuses choses. Madame Casals a parfois des absences. Aurait-elle été amenée contre son gré à accepter cette rencontre ? A céder aux avances de son jeune amant ? C’est ce que suggère son mari, outré qu’on puisse flétrir la réputation de sa pieuse épouse. D’autant que les légistes, malgré la tenue de la victime, ne relèvent aucune trace d’acte sexuel.

Dans la même veine que l’épisode précédent « Le spectre de la rue Saint Jacques » paru en 2006, Jean Contrucci nous emporte dans les méandres des neurosciences, dominées à l’époque par les travaux du Professeur Charcot. Est-il possible de commander un acte à une personne hypnotisée et de lui faire accomplir des consignes décalées dans le temps, sans qu’elle s’en rende compte et surtout sans qu’elle en conserve le souvenir ? J’avoue que la démonstration est dérangeante. Et la conclusion de l’énigme finalement vraisemblable.

Alors, ne boudons pas notre plaisir de retrouver un roman policier bien construit, généreusement documenté, écrit d’une plume alerte avec des personnages attachants – comme le psychiatre Théodore Fourcade qui va instruire Raoul Signoret des dernières découvertes en matière d’hypnose médicale et toujours ces expressions provençales pleines de saveurs, comme les plats de poissons servis chez Gaby, proxénète reconverti dans le maquereau (de ligne)

Comme quoi, la série Mentalist crée aussi des émules à Marseille, au début du siècle dernier.

La somnambule de la Villa aux Loups, polar de Jean Contrucci, 10° épisode de la série « Les nouveaux mystères de Marseille », Chez JC Lattès, 443p. 17€

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