La grande bellezza, film de Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Sabrina Ferilli, Carlo Verdone, Carlo Buccirosso, Iaia Forte
Une réflexion esthétique sur la décadence : celle de la haute société romaine d’aujourd’hui – en référence sans doute avec celle de l’Empire romain – celle des hommes, même séduisants et brillants, comme le héros de cette histoire qui n’en est pas une …
Tout commence par la fête d’anniversaire de Jep (Geppino) Gambardella. Il a 65 ans et porte beau : de longs cheveux poivre et sel frisant dans le cou, une silhouette de rêve, des costumes d’une élégance absolue. Beaucoup d’élégance aussi dans l’attitude de cet homme lucide et ses sentiments. Dans sa jeunesse, il a remporté un grand succès avec un premier roman, mais la vie romaine l’a happé, empêché d’en écrire d’autres. Il connaît tout le monde, tout le monde l’aime ; il possède un merveilleux appartement avec terrasse donnant sur le Colisée où il donne des fêtes somptueuses. Mais, au seuil de l’âge qui vient, il s’interroge … c’est logique.
Ces fêtes - une scène semblable se déroulait aussi dans le précédent opus de l’auteur « Il Divo » - où règnent l'assourdissante musique techno, les femmes vieillissantes snifant de la coke, botoxées et embijoutées, tout ça n’a plus aucun sens. Le film s’y attarde, les seules beautés sont celles des palais de Rome, ses fontaines, les rives du Tibre, les pins qui apparaissent dans le jour naissant. A l’heure où le commun des romains se lève, Jep et ses amis vont se coucher.
La réflexion est un peu convenue, parfois surréaliste, avec une allusion explicite à la religion et à la rédemption. La vie, la mort, la sainteté, le regret du temps qui passe … Le film est long, la musique belle, les paysages poétiques … On rit aussi. C’est fellinien, baroque et attachant. Surtout lorsqu’on est amoureux de Rome, la vraie vedette de ce film ….