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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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1 septembre 2013

LANDES, film de François-Xavier Vives

Lénine avait dit : « Le Communisme, c’est les Soviets plus l’électricité. »

Métayers et gemmeursIci, c'est d'un épisode des révoltes du monde agricole dans l'entre-deux guerres dont il est question, un sujet peu souvent abordé.

Dans ce beau film, sorti en catimini le 31 juillet, à côté des splendides et tristes paysages de cette contrée inhospitalière – les pins qui frémissent dans le vent, les rouleaux de l’océan, le sable omniprésent, le feu – on assiste au combat de deux clans irrémédiablement opposés. La jeune veuve Liéna – belle et sensible Marie Gillain – propriétaire de 8000 hectares, s’est donné pour objectif de réaliser le projet fou de son mari : apporter le courant électrique aux métairies de son domaine. Ce qu’elle ne voit pas, c’est la misère absolue de ces familles que l’arrivée de la lumière n’intéresse pas du tout.

Liéna et Iban

Eux, surtout si peu d’années après la Grande Guerre qui a profondément modifié les rapports humains, revendiquent un autre statut, de nouvelles conditions de métayage, avec l’abandon des corvées et des redevances en nature. Des leaders syndicaux venus du Nord, organisés par la CGT et donc révolutionnaires, se mettent en grève. Le partage du produit de la résine doit être plus équitablement réparti, ce que l’assemblée des propriétaires refuse d’autant plus obstinément que le progrès technique – on construit moins de lignes de chemin de fer et on a donc moins besoin de traverses, l’industrie chimique va bouleverser l’économie de la térébenthine – commence à peser lourdement sur les cours.

deux leaders

Le film montre bien ce moment critique, le combat mal engagé de cette jeune femme contre deux fronts, gemmeurs et propriétaires archaïques. Elle y sera meurtrie mais réussira néanmoins à faire bouger les lignes. Un scénario largement inspiré de la réalité (la grève des gemmeurs de 1920 et les accords de Dax), des personnages bien campés comme Darrouy, incarné par Bernard Blancan (dans l’histoire réelle, il s’appelait Auguste Larrouy), la sœur aînée (Miou-Miou)  manipulée par les « anciens » dont la terrible Madame Hector (redoutable Rosalie Cuevas), le beau régisseur basque Iban (Jalil Lespert), et une adorable petite fille (Swan Mirabeau) qui ressemble terriblement à ma Camille.

Un film déjà cantonné dans le circuit des cinémas d’art et d’essai, à ne pas manquer lorsqu’il passera à la télévision, nettement plus juste et éclairant que le dernier très décevant Claude Miller « Thérèse Desqueyroux ».

Pour ceux que ne rebute pas un imposant ouvrage qui explique tout sur la problématique de cette région, je recommande la somme de Jacques Sardos : "Histoire de la forêt landaise"

Commentaires
I
Il passe encore à Paris ? je l'ai raté ici à St Vincent de Tyrosse ... Merci pour cette critique ! On voit que vous appréciez le sujet car la référence à Jacques Sardos et à sa"bible" illustre parfaitement cette histoire plus que locale. L'abonnement à la revue de la Société de Borda pourra aussi intéresser les passionnés de références historiques et humaines de cette belle région.
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