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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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16 mars 2014

Monsieur Lecoq, roman policier par Emile Gaboriau (1869)

monsieur-lecoq

P1120517

Les « page turners » américains n’ont rien inventé …. Nos bons vieux feuilletonistes du XIXème siècle sont à la source des scénarios des séries TV les plus échevelés. Et Emile Gaboriau figure parmi les plus doués de sa génération. Ce roman, paru à la petite semaine en 1869, rassemble tous les éléments qui tiennent en haleine le lecteur.

Cela commence par une énigme policière et la traque dans Paris d’un suspect très habile et qu’on ne sait qualifier de scélérat ou de séducteur. Monsieur Lecoq, qui entre en scène ici avec fracas, s’est juré d’avoir le fin mot de l’identité de cet homme qui prétend se nommer Mai, sans prénoms, et exercer le métier de saltimbanque. Cependant, sa tournure, même sous les oripeaux dont il est vêtu, dément ses déclarations.

 

 

Espérant découvrir sa véritable identité, Lecoq le fait évader …  le file, et le perd ! Une véritable humiliation pour le jeune policier aux capacités déductives hors du commun. Mais il cède rapidement la vedette aux protagonistes qui donneront à la toute fin la clé de l'histoire.

Il faudra alors remonter à quelques années pour essayer de comprendre le nœud d’une affaire de familles, et un contexte politique largement oublié aujourd’hui mais qui n’est pas sans similitudes avec les luttes de clans contemporaines. Nous voilà donc transportés en 1815, au temps du retour sur le trône de Louis XVIII, du retour des émigrés, de la morgue des Ultras, des vengeances à l’encontre des fidèles de l’Empereur, des officiers à la demi-solde, des angoisses vécues par les bourgeois qui ont racheté des Biens Nationaux.

 

Chaque chapitre de ces 652 pages recèle son propre suspens. On voit évoluer des personnages fortement charpentés : un homme loyal et généreux traîné dans la boue, deux familles aristocratiques caricaturales dans leur morgue comme dans leur élégance, deux jeunes femmes dont l’une est l’amour et le dévouement personnifiés et l’autre la méchanceté et la sécheresse de cœur, deux jeunes hommes également bien tournés amoureux de la même femme, un abbé plein de ressources face à des traîtres prêts à tout pour obtenir de l’argent, des maîtres chanteurs, la vengeance d’un fils humilié,  l’impérieuse nécessité de sauvegarder l’honneur du nom …

abbé MIdon

Mai entre chez lz juge

plan de la scène de crime

Comme il est d’usage, tous ses héros retrouveront à la fin un semblant de paix, mais pas le bonheur. La vie est injuste et même si les coupables trouvent la mort violente qu’ils ont méritée, le message délivré est que la vengeance n’apporte pas la sérénité. Certaines familles secrètent le malheur. Les conventions sociales sont cependant totalement respectées : l’époque n’est pas à la révolution sociale.

Et moi, je me suis retrouvée captivée par ce roman à rebondissements incroyables et au style très actuel, comme autrefois à la lecture d’Alexandre Dumas … Une bouffée de jeunesse. Heureusement qu'avec cette édition collective, j'ai encore plusieurs milliers de pages à dévorer !

 

Emile Gaboriau - Les enquêtes de Monsieur Lecoq, tome 1, 1243 p. présenté par Thierry Chevrier, éditions Omnibus - 28€.

Commentaires
C
Je découvre seulement aujourd'hui votre article, Bigmammy... Et vous comprendrez ma joie en sachant que je suis le préfacier et présentateur de ces deux ouvrages (mon nom figurant même, honneur suprême, en couverture). Je suis heureux de savoir que certains lecteurs (et certaines lectrices, comme vous) ont pris plaisir à savourer ces romans magnifiquement écrits et tout aussi superbement construits, et j'espère que vous aurez apprécié les éléments d'explication et d'éclairage que j'ai pu apporter dans mes préfaces. Pour votre gouverne, sachez qu'une fois achevés ces deux gros tomes, il vous restera à lire le roman de Gaboriau que je considère comme son chef d'oeuvre : "La Vie Infernale" (1869)<br /> <br /> En vous remerciant pour votre article, je vous salue littérairement !<br /> <br /> Thierry Chevrier
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I
Bonne lecture dans vos terres lot-et-garonnaises !
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