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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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3 avril 2014

Modeste hommage à Jacques Le Goff

Jacques Le Goff

S’il est parfois des personnalités dont on apprend le décès et pour lesquelles on se dit « C’est étrange, j’aurais juré qu’il était mort depuis longtemps … », ce genre de réflexion ne concerne pas du tout le grand médiéviste Jacques Le Goff, qui nous a quittés le 1er avril. N’étant pas historienne et n’ayant nulle légitimité pour porter un jugement sur son travail, je me contenterai de redire combien j’ai  appris de notre civilisation d’aujourd’hui à la lecture de ses ouvrages, aussi passionnants que bien écrits, accessibles au non scientifique.

Comme Fernand Braudel – mon historien fétiche – et Georges Duby, Jacques Le Goff appartient à la deuxième génération de l’Ecole des Annales, fondée dans l’ambiance de l’entre-deux-guerres par Lucien Febvre et Marc Bloch. Comme eux, c’est un adepte de l’histoire « totale » qui va bien au-delà des événements diplomatiques, politiques ou militaires. Chez Braudel, la géographie s’insinue partout. Chez Jacques Le Goff, c’est l’approche anthropologique et l’étude de l’évolution des mentalités qui explique et replace l’histoire dans le temps long.

La trajectoire personnelle de Jacques Le Goff en fait aussi un homme à part dans sa génération. Il passe sa jeunesse à Toulon, ville de brassage, colonialiste, raciste. Il en garde le souvenir d’un « écœurement indélébile ». Ayant découvert sa passion dévorante pour le Moyen-Age à travers l’Ivanhoé de Walter Scott, il compatit au destin de la jeune Rebecca et participe à des manifestations contre l‘antisémitisme. Il considère que Pétain est « La plus grande tache sur l’histoire de France ». Se trouvant sur la place Wenceslas au moment du coup de Prague de 1948, il en reviendra totalement opposé au communisme, si à la mode parmi l’intelligentsia française de l’après-guerre.

Bref, un homme droit, gourmand, boulimique de travail, qui restera parmi les grands de sa discipline, et qui nous laisse un corpus considérable de livres sur les fondements de notre civilisation actuelle puisqu’il disait « Je crois que notre naissance s’est produite au Moyen-Age. »

Commentaires
C
Quelle perte pour les historiens et autres passionnés ! Il a été un de mes profs préférés et certainement pour mon goût de son approche de l'histoire médiévale .
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