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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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27 juin 2015

Seul dans Berlin, roman par Hans Fallada

La critique de Claude :

fallada

Curieux titre pour ce  roman, qui s’intitule, en version originale : « chacun est seul devant sa mort ». Il relate, non la résistance au nazisme, mais un fait de résistance isolé et discret : un vieux couple apprend en 1940 la mort au combat de son fils Otto. Jusque là sages contremaitres, plutôt suivistes en politique, Anna et Otto Quangel vont fabriquer et déposer un peu partout des cartes postales protestant contre l’inhumanité de ce régime qui sacrifie ses enfants.

Autour d’eux, dans ce qui deviendra plus tard le célèbre quartier bohême de Prenzlauer Berg, les voisins au sein d’un immeuble modeste, Eva la factrice et Enno Kluge le joueur aux courses, l’escroc Barckhausen, le vieux juge Fromm, le cafetier nazi et alcoolique Persicke, la douce Trudel, fiancée de leur fils mort, Mme Rosenthal, Juive pourchassée.

Contre eux, une police surtout faite de brutes alcoolisées, heureusement prompte à s’engager dans les plus mauvaises pistes, mais à laquelle la terreur donne toujours la victoire, jusqu’en 1945.

La peur est en effet le principal personnage de ce roman, une peur manipulée par les nazis, présents partout « grâce » au système de quadrillage politique de la population. Certains la surmontent, comme les héros principaux, tous sont confrontés à des épreuves insupportables.

Paradoxe de ce roman : il a été écrit en 1946 par Hans Fallada, écrivain populaire, à l’instigation des communistes qui structuraient politiquement la zone d’occupation soviétique. Il dénonce le totalitarisme nazi, mais ses commanditaires vont tomber, avec le NKVD russe et la Stasi est-allemande, dans le même système de terreur politique et policière.

Il y a donc la matière à une belle saga : quel dommage que l’auteur n’ait pas eu le temps de mieux trier ce riche matériau, pour rédiger un roman plus court : on a un peu de mal a aller jusqu’au bout, même si la richesse morale des personnages principaux vous conduit à continuer.

Seul dans Berlin - "Jeder stirbt für sich allein" - roman d'Hans Fallada en édition intégrale, traduit de l'Allemand par Laurence Courtois, éditions folio, 762 p.

 

Commentaires
L
Je viens de lire et chroniquer ce roman, et je l'ai adoré ! Il est vrai que le récit est long et lent, mais j'aime cette lenteur, cette façon de poser les personnages et les situations, et de passer fluidement des uns aux autres. Avez-vous lu la version non censurée, dans laquelle les personnages sont moins manichéens ? Car sur la couverture de votre édition la mention n'est pas indiquée. Je ne savais pas ce que voulait dire le titre original mais en effet, il me semble beaucoup plus juste que le titre français, car Otto répètera cette phrase plusieurs fois : on meurt seul·e. Un roman magistral !!
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M
Lu il y a un petit moment déjà.<br /> <br /> J'avais envie de comprendre ce que pouvait être la vie quotidienne des Allemands à Berlin pendant cette période, vue par un Allemand.<br /> <br /> J'avais bien aimé.<br /> <br /> Merci pour vos critiques de livres!
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