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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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19 mai 2018

En guerre, film de Stephane Brizé

affiche en guerre

lasse

banderole

lindon

Cette phrase de Berthold Brecht est placée en exergue : «Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu».

Tout est dit. Voici un TRES beau film qui évoque « Un combat contre le pacifique », « Don Quichotte » ou encore « Jusqu’au bout sur nos Messerschmitt ». Le combat inégal entre le pot de terre et le pot de fer qui décortique avec honnêteté les rouages d’un conflit social ultra classique, tels que nous en avons connu chez Continental, Goodyear, Whirpool : la délocalisation d’une usine décidée en toute mauvaise foi par un groupe étranger, au mépris d’un accord d’entreprise mais à l’appui d’un arsenal juridique implacable. Le droit de propriété qui permet au détenteur du capital de fermer une unité de production, la loi qui oblige le groupe à rechercher un repreneur mais qui ne peut le contraindre à vendre à celui qui risque de devenir un concurrent …

Et puis le désespoir engendrant la violence de ceux qui pensent n’avoir plus rien à perdre, la désunion d’avec les pragmatiques qui cherchent à négocier de meilleures contreparties, les insultes, les agressions …

Lui, le leader syndical (Vincent Lindon, magistral) : engagé, idéaliste, dur et tendre, courageux, révolté par la parole bafouée, insoumis, maximaliste, suivi par ses fans dont l’excellente Mélanie (Mélanie Rover). Eux : ceux qui savent, l’entreprise mondialisée, froide et sans affect, déterminée, jouant la montre et le pourrissement …

C’est un film sincère, réaliste, bien documenté, filmé avec une très grande majorité d’acteurs non professionnels qui, pour la plupart, jouent un rôle qu’ils connaissent bien. Car le décor est bien réel : c’est l’usine Métaltemple Aquitaine de Fumel, qui a subi une succession de plans sociaux et ne compte plus aujourd’hui qu’une trentaine de salariés. Dans la foule des figurants, j’ai reconnu Carlos B. que je connais depuis 20 ans … et pour qui cette expérience inouïe de tournage fut une parenthèse enchantée à l’automne dernier, lui dont l’usine Woodlock de Cuzorn a fermé depuis plusieurs années et qui se trouve toujours au chômage.

C’est un thriller social, avec des rebondissements inattendus mais une fin très réaliste … Le monde change, la réalité capitaliste est cruelle. Mais on sait aujourd’hui que le système communiste a engendré de bien plus terribles résultats. Avec le leader Laurent Amadéo, on ne peut s’empêcher de penser au patron de Solidarnosc. Mais n’est pas Lech Valesa qui veut !

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