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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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25 juin 2020

Codes Noirs, de l'esclavage aux abolitions

Nous sommes en pleine actualité.

codes noirs

L’occasion était à saisir et elle a été saisie.

Celle de soulever un problème de société jusqu’ici largement tu : le racisme ordinaire, latent, les discriminations toujours vivaces dans le logement, les emplois, les promotions, la représentation dans les médias.

Je me sens pourtant absolument illégitime pour parler du racisme ambiant qui, comme nombre d’entre nous, me révulse. Bourgeoise blanche privilégiée, CSP+, mal placée pour concevoir les atteintes quotidiennes à la dignité subies par les personnes ayant la peau un tant soit peu foncée, dans un pays qui se vante d’être celui des Droits de l’Homme, je me demande, à mon niveau : « Que faire ? »

Première action : s’informer pour mieux comprendre. Et ce petit livre est particulièrement éclairant car il balaye l’évolution juridique de l’esclavage au cours des derniers siècles. Petit volume, immense contenant. En particulier l’introduction de Christiane Taubira, à laquelle je souscris pleinement.

 Elle explique : le racisme constitue une violence ordinaire et codifiée. Il précède, suit et explique les rapports sociaux, en dépit de coquetteries de langage qui fait utiliser des mots codés comme Blacks à la place de Noirs, ou Maghrébin à la place d’Arabe …

 On en vient naturellement au rôle de l’Eglise qui promeut la soumission en échange d’une place au paradis céleste. C’est bien une bulle papale qui légalise en 1454 la traite en autorisant le roi de Portugal à pratiquer le commerce du « bois d’ébène ». Suivront les Espagnols, les Anglais, les Danois, les Suédois, les Hollandais … et les Français. Même si, à Valladolid, Bartolomé de Las Casas tente de persuader que les Amérindiens ont aussi une âme, et qu’il conviendrait de les dispenser de l’esclavage et … de les remplacer par des Noirs d’Afrique.

 Aujourd’hui, les conséquences de l’esclavage sont toujours présentes dans les cœurs, les mémoires  … et les faits. La colère de ceux qui ne renoncent pas à l’égalité est légitime. Et il nous faut revenir aux textes : les Codes Noirs. Un moyen de constater que si dans certains domaines, les idées des Lumières ont fait progresser l’humanité, il reste énormément à faire. 

Le premier Code, édicté par Louis XIV, date de 1685, il ne suscite alors aucune opposition alors qu’il bafoue l’égalité des hommes devant Dieu, pour ce roi très chrétien, c'est un peu fort. C’est le grand paradoxe : ne regardons pas les horreurs de l’Histoire avec les yeux de ce que nous savons aujourd’hui. Ce qui ne signifie nullement excuser ces horreurs.

 

IMG_1208

Le (les) codes noirs successifs ont pour objectif de réglementer la vie des esclaves dans les plantations, pas d’améliorer leurs conditions de vie, et aussi de préciser les devoirs des maîtres.

Les règles de discipline seront sévèrement appliquées aux travailleurs forcés, les devoirs des planteurs beaucoup moins. Clairement, à cette époque, on a fait le choix de l’économie contre la vie des hommes.

 

Il faut lire ces textes, et l’approche juridique de ce petit livre est tout à fait pertinente. Leur prolifération, même après les décrets successifs d’abolition, témoigne de leur faible application. Et nous savons que l’esclavage continue sous d’autres formes, dans bien des contrées de ce vaste monde …

 

traites

Et si vous voulez en savoir davantage, lisez l'ouvrage d'Olivier Pétré-Grenouilleau, qui fit polémique lors de sa sortie ...

 

Codes Noirs, de l’esclavage aux abolitions (2006), introduction par Christiane Taubira, présentation par André Castaldo, édité par Dalloz dans la collection A savoir dirigée par Evelyne Pisier et Olivier Duhamel, 150 p., 2€

Commentaires
H
Eh oui, s'il y a eu des esclaves à acheter, c'est que ceux-ci avaient été capturés et mis en vente... Cela a duré longtemps dans le circuit vers l'est de l'Afrique, et on a encore maintenant des récits glaçants de ce qui se passe en Lybie.<br /> <br /> Quant aux affreux colonialistes français du XIXe siècle, ils ont souvent mis fin au juteux commerce des potentats locaux...
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