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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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3 juin 2021

Le magasin du monde, sous la direction de P. Singaravélou et S. Venayre

magasin monde

A la fois livre d’histoire(s), catalogue d’articles usuels, manuel de sociologie et d’écologie, atlas des grandes migrations autour du monde …

Ce passionnant ouvrage collectif nous raconte la trajectoire mondialisée de 95 objets de notre quotidien, depuis le coquillage et la pipe à opium jusqu’à la babouche et le masque prophylactique, en passant par l’ampoule électrique, la machine à écrire, la bougie en stéarine, la banderole et le keffieh … et même le sextoy !

Chaque objet a son histoire. Fruit d’une tradition ancestrale ou d’une découverte scientifique, propulsé à travers le monde grâce aux grandes transhumances humaines, c’est chaque fois, en trois ou quatre pages, une foule de notions inconnues jusqu’ici.

Pour ma part, j’ai tout lu de A à Z, bien que les chapitres ne soient pas présentés par ordre alphabétique. Ce qui m’a le plus étonnée : l’origine du chewing-gum, le grand progrès amené par la chandelle en stéarine, la robe de mission, la corde de manille, la caisse Ward …

Je me souvenais du film « Les révoltés du Bounty » et du transport des pieds d’arbres à pain sur longue distance (introduit aux Antilles à la fin du XVIIIe siècle pour nourrir les esclaves avec ses fruits abondants et nourrissants par le capitaine William Bligh). C’était l’époque où l’on cherchait à acclimater les essences exotiques en Europe et ailleurs pour mieux les exploiter. La caisse Ward a résolu le problème.

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Et aussi le piano ! Né à Florence en 1720, il incarne l’histoire de la conquête du monde par les pratiques européennes. La firme new-yorkaise STEINWAY tire son nom de son fondateur immigré allemand nommé Steinweg (un clin d’œil à ma copine Karen). En 1900, Torakuru fabrique le premier piano japonais, symbole de l’appartenance à la bourgeoisie nouvelle. Surtout pour les femmes que l’on cantonne à des arts très sérieux. Le côté sombre : le massacre des éléphants – ses touches, comme les boules de billard, sont en ivoire …

Les grandes découvertes ont conduit à l’exploitation des colonies et à l’esclavagisme – thème déjà couvert par le livre très éclairant « Le premier âge du capitalisme », mais ici répété à l’envi : révolution industrielles, impérialisme, exploitation de ressources naturelles et humaines lointaines imaginées sans limite, développement des loisirs, mutation des transports, guerres coloniales et mondialisation : si on voulait nous culpabiliser à travers des objets de base, ce serait réussi !

 

Le magasin du monde, la mondialisation par les objets du 18ème siècle à nos jours, ouvrage collectif sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre, édité chez Fayard, 457 p., 25€

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