La basilique Sainte Thérèse de Lisieux
Suite et fin de notre escapade normande. J'avais le souvenir d'un voyage à Lisieux dans mon enfance mais pas de cette visite pourtant incontournable.
Au milieu des années 20, l’idée d’élever une basilique en l’honneur de la sainte récemment canonisée n’enthousiasme pas le clergé de Lisieux où la cathédrale semble suffire … On pense à l’époque que la dévotion à Thérèse, particulièrement vive parmi les poilus, n’aura qu’un temps.
Mais ce n’est pas l’avis du pape Pie XI – c’est lui qui a canonisé la jeune carmélite en 1925 - et il va faire le forcing : il faut faire, selon lui, « très grand, très beau et le plus vite possible. »
La construction sera entièrement financée par des dons provenant du monde entier.
Les travaux commencent en 1929. La basilique, de style composite romano-bysantin s’inspire du Sacré Cœur de Montmartre, mais en plus grand.
L’édifice occupe 4500 m², le dôme culmine à 95 m. et l’église est longue de plus de 100 m., 3000 pélerins peuvent prendre place sous les arches monumentales de la nef. La basilique ne comporte pas de déambulatoire, mais 18 chapelles latérales en l'honneur des pays qui ont participé au financement.
Le projet a été confié à l’architecte Louis-Marie Cordonnier pis à son fils Louis-Stanislas qui le terminera. La basilique est consacrée en juillet 1954. Et il est vrai que dès l’entrée, l’impression est grandiose : pour ma part, j’ai eu l’impression de me retrouver à Istamboul, dans la basilique Sainte Sophie.
Pas de piliers, une énorme coupole, des vitraux et des mosaïques très colorés, confiés à l’atelier de Pierre Gaudin, formé par Maurice Denis et Georges Desvallières. Les sculptures sont réalisées par Robert Coin. Dans le transept sud, on peut prier et brûler un cierge devant les reliques de Sainte Thérèse, données par le Pape Pie XI…
Par ces temps de baisse de la pratique catholique, l’édifice paraît relativement désert. Cependant, Lisieux reste la deuxième destination de pèlerinage en France après Lourdes. On remarque l’unité de style des mosaïques, leurs couleurs franches … la lumière qui transperce les vitraux au moindre rayon de soleil … C'est un des rares édifices religieux construits en Europe au XXème siècle.
Le campanile, lui, est resté inachevé car le financement prévu pour lui adjoindre un phare a été consacré à d’autres œuvres caritatives. Avec ses 51 cloches, ses travaux ont cessé en 1975 … il ressemble un peu à une épée brisée.
Cette basilique un brin surdimensionnée, plantée à flanc de colline dominant la ville, flotte un peu aujourd’hui, mais attire chaque année entre 700 000 et 800 000 visiteurs du monde entier qui font la joie des commerçants locaux. Le pic du pèlerinage se tient le dernier dimanche de septembre ou le premier d’octobre.
Les pélerinages ne sont sans doute plus ce qu'ils étaient ....