24 mai 2017
Maurice Denis et Eugène Delacroix, de l'atelier au musée
D’abord il y a le lieu …
A l’ombre du clocher de Saint-Germain des Prés, la délicieuse place de Fürstenberg avec ses arbres et son lampadaire, son calme et ses boutiques de décoration et de tissus d’ameublement.
Ici, dans ce havre de paix et de silence, avec son jardin récemment redessiné par les jardiniers-chefs des Tuileries, fut le dernier atelier d’Eugène Delacroix (1798 – 1863), là où il emménagea en décembre 1857 car il souhaitait se rapprocher de son dernier chantier : les grandes fresques de la chapelle des Anges, la première à droite en entrant dans l’église Saint-Sulpice, là aussi où il mourut.
Sans qu’il ait eu d’élèves, Delacroix a profondément influencé les peintres du tournant du siècle, et en particulier Maurice Denis (1870 – 1943), mais aussi Emile Bernard, Edouard Vuillard, Paul Signac, Pierre Bonnard, Georges Desvallières. Sans oublier Cézanne, Odilon Redon, Paul Gauguin.
Maurice Denis joua un rôle éminent dans le sauvetage de l’atelier de Delacroix et sa transformation en musée. L’exposition montre des écrits (le journal de Maurice Denis), des œuvres des peintres inspirés par le maître, une filiation naturelle entre le grand peintre classique et les novateurs du vingtième siècle.
On y découvre l’étrange « pastiche » par Maurice Denis des portraits de groupe de Fantin-Latour : l’hommage à Cézanne, des esquisses de commandes comme l’hommage aux impressionnistes mis au carreau, la belle odalisque d’Henri Matisse qui se défendait pourtant de « copier » Delacroix … la confrontation de deux merveilleux bouquets de fleurs de Cézanne et Gauguin.
Le lieu est plein de charme, il y a peu de monde, la visite est délicieuse …
Musée Eugène Delacroix – 6 place de Fürstenberg 75006 PARIS – Jusqu’au 28 août - Tous les jours sauf mardi, à partir de 9h 30. 7€