10 juillet 2020
Merveilles entre Lot, Lède et Lémance
Pourquoi je me sens si bien dans ce second domicile, isolé de tout, accroché au flanc de la colline qui surplombe la Lémance, petit affluent du Lot, que nous ne voyons pas mais que nous imaginons ?
Je vais vous le dire ...
Décrire les beautés insoupçonnées de ce terroir situé aux confins de trois grandes régions, presque trois civilisations campagnardes est pour moi un véritable plaisir. Et ici, si la pierre est abondante, les habitants savent en tirer le meilleur parti, sans se départir de leur incroyable gentillesse et sens de l'hospitalité.
A l’est, à quelques encablures, on entre dans le Quercy avec ses falaises calcaires, le vignoble de Cahors, les gorges du Célé, la vallée aux grottes préhistoriques ornées et aux antiques ponts suspendus.
Au nord, il ne faut que quelques instants pour gagner la Dordogne si agréable à suivre en canoë en famille, et les douceurs du Périgord : foie gras, châtaignes, vin de Bergerac et les superbes Bastides de Monpazier, Monflanquin, Villeréal, tout juste sorties du XIVème siècle.
A l’Ouest, nous plongeons en Aquitaine, le duché d’Aliénor, la trace des Anglais, les abords de la Garonne qui parfois se parent des atours de la Toscane. Pays d’arboriculture fruitière et de vignobles : vigne et noble … Tout un symbole.
Les Toulousains nommaient leur contrée « pays de Cocagne » en référence à la culture du pastel qui fit leur richesse jadis. Ce terme s’applique aussi à notre micro-région. Il suffit de se promener entre les étals du marché du jeudi de Monsempron-Libos pour en saisir toute la diversité : tomates de Marmande, fraises gariguettes, prunes d’Ente, légumes rutilants, fromages de chèvre, miel …
Et puis, il y a les châteaux. A moins d’une demi-heure d’ici, trois monuments remarquables : Gavaudun, sur la commune limitrophe. Dominant la vallée de la Lède, accroché à son piton rocheux, son donjon atteint 40 mètres. A Sauveterre la Lémance, après avoir visité le délicieux musée de préhistoire, ne pas manquer la forteresse des Rois-ducs d’Angleterre qui gardait la frontière passant dans la vallée entre les deux royaumes belligérants.
Un peu plus proche de nous, la Renaissance nous a donné le château de Biron, avec sa belle cour ouverte sur un panorama époustouflant, la salle des Etats, un lieu magique où furent tournés bien des films « en costumes », des « Visiteurs » à « La fille de Dartagnan ». Encore plus proche de notre village, la demeure italianisante des seigneurs de Fumel, forteresse médiévale devenue château d’agrément de pur style toscan.
Mais le must du genre, à environ 7 kilomètres d’ici, c’est l’un des plus beaux châteaux forts de France, l’impressionnant Bonaguil, (ci-dessus), le repaire isolé du baron Béranger de Roquefeulle, construit entre 1480 et 1520.
Formidable machine de guerre isolée de tout que personne, ni les seigneurs rivaux, ni les Anglais s’ils devaient revenir, ne pourrait prendre. Il ne fut d’ailleurs jamais pris et ne subit pas le démantèlement du château de Cuzorn, notre village bien aimé.
Car notre vallée si discrète fut, dès le haut Moyen-âge, le berceau d’une industrie métallurgique intense. On y forgeait des armes, le minerai de fer affleurant en grosses pierres rondes de couleur pourpre, qu’il fallait concasser et fondre – ce n’est pas le bois des forêts qui manque par ici - avec pour liant le calcaire si facile à gratter sur le sol. Plus tard, on construisit des hauts-fourneaux – on en retrouve quelques vestiges envahis de végétation – et une immense usine fut installée en bord de Lot à Fumel.
C’était l’un des plus importants employeurs de la région, on y fabriquait des chaudières à sucre, exportées dans les îles Caraïbes, puis des accessoires de mobilier urbain en fonte, et des éléments destinés à l’industrie ferroviaire … enfin, pendant la Grande Guerre, des obus. Las, l’industrie métallurgique a disparu d’Europe et l’Usine de Fumel a définitivement fermé après trente années de lente agonie. Mais il en reste un fleuron : une des dernières machines de Watt, une œuvres d’art industriel Superbe … Sur le site abandonné, on projette d’installer une ferme solaire …
Je ne dois pas oublier non plus les belles églises de notre pays béni : La collégiale Saint-Géraud de Monsempron, superbe exemple d’art roman édifié par les moines bénédictins d’Aurillac. Ni l’église Saint Martin de Cuzorn, avec son chevet roman à trois absides en cul-de-four, malheureusement affublé au XIXème siècle d’un clocher-porche bien mal assorti. Mais c’est là que nous avons de si beaux souvenirs : les mariages d’Anne-Christine et de Victoire …
Voilà mes trésors familiers situés à moins de vingt minutes de notre hameau.
Je suis certaine que dans tout coin de notre douce France, il y a des merveilles de ce type à découvrir, tout ce qui fait notre civilisation, notre art de vivre à la française, ce qui nous rend si unis et si divers aussi … Et tout ça sans avoir à prendre l’avion ! C’est la revanche de la campagne …
Commentaires
Annick ne cesse de me parler de la Dordogne et de Bergerac ou elle à habitée avec son Mari, alors Chirurgien dentiste. Nous comptons y aller une trés prochaine fois car moi je ne connais pas.
Actuellement nous sommes en vacances à Rosas en Espagne ou Annick à un appart, superbe ! C'est cool . Bisous à vous tous . Raymond
Comment ne pas aimer une si belle région!!
Notre pays est si beau avec ses paysages variés.
J'avais vu le château de Bonaguil il y a bien longtemps!
Profitez pleinement de ces vacances au vert