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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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14 avril 2022

Marseille 1973, polar de Dominique Manotti

 

Manotti

Avant d’écrire des polars à succès, Dominique Manotti (née en 1942) est une historienne.

Son premier roman noir date de 1995 avec déjà comme personnage principal Théodore Daquin, un flic homosexuel (Sombre sentier). J’avais auparavant beaucoup apprécié Le corps noir, qui se déroule pendant l’Occupation.

Nous voici donc plongés près de 50 années en arrière. Les derniers mois de la présidence de Georges Pompidou, déjà malade. Marseille, la deuxième ville de France, est en proie à une série de meurtres racistes, mais personne ne veut en entendre parler. Plus de 10 ans après les accords d’Evian et l’indépendance de l’Algérie, la guerre n’est toujours pas terminée à Marseille. Deux communautés s’affrontent : les Algériens qui constituent l'essentiel du tissu industriel de la ville, « parqués » dans les quartiers Nord, et la communauté des rapatriés et harkis, environ 100000 personnes, encore pleine des douleurs de l'arrachement, de rancœurs et de haines.

Après le meurtre d’un traminot par un Algérien, la violence raciste se déchaîne. On assassine à tour de bras des immigrés, au hasard, mais ni la police, ni la justice ne se mobilisent.

Tout aboutit à des non-lieux, on parle de règlements de comptes entre dealers (drogue, mobylettes, armes …), de noyades accidentelles dans le Vieux Port voire de suicides …

Au cœur du dispositif : l’Evêché, le quartier général de polices traversées par de nombreux affrontements et rivalités : police urbaine, police judiciaire, policiers « en tenue » dans les commissariats, Sureté urbaine organisée en brigades : financière, des mœurs, des mineurs, antigang, grande criminalité … Tout ce monde grenouille, est ouvert à des influences délétères (ex-OAS, SAC, associations de rapatriés, mouvance corse, grand banditisme plus ou moins lié à la municipalité, hiérarchies occultes, franc-maçonnerie) …

 

Dominique manotti

Le commissaire Daquin vient de débarquer à Marseille mais il rêve d’une mutation à New York. Il a deux adjoints particulièrement affutés.

Malek, jeune Algérien sans histoire, a été assassiné à l’arme automatique dans la rue, à la nuit tombée. L’enquête, comme d’habitude, s’enlise. Mais un jeune avocat va prendre les choses en mains et, à l’aide de la famille de la jeune victime particulièrement digne, va soulever ciel et terre : la communauté des travailleurs maghrébins se mobilise, alerte la Presse, Paris réagit. Ce meurtre ne doit pas rester impuni.

Ce roman s’appuie sur une histoire vraie. Je conseille de le commencer par la fin, c’est-à-dire la postface avec la description du contexte historique et la liste des personnages, particulièrement fournie.

Ce roman (publié en 2020, aujourd'hui édité en format poche) entre aussi en résonance avec des attitudes hélas contemporaines. L’assassin du jeune Malek déclare en effet : « Nous sommes en guerre. Nous sommes envahis par la marée musulmane et l’Etat ne fait rien. Nous en tuons quelques-uns pour provoquer la « remigration » de tous les autres ».

Le style est précis, nerveux, l’engrenage des événements implacable. Il donne envie de commencer à lire la série par son commencement.

 

Marseille 1973, polar de Dominique Manotti, collection Points, les Arènes, 377 p., 7,95€

Commentaires
B
Il m'attend à la librairie. Je l'ai réservé de suite.
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B
Je le note. Douce fin de journée à vous deux.<br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> Bernadette.
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